Rudi Garcia en colère contre ses joueurs

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Des entraîneurs patients, il y en a. Le technicien lillois est un modèle du genre. Elu meilleur entraîneur de Ligue 1 lors de la saison 2010-2011, le natif de Nemours en a plus qu’assez que ses joueurs ne mouillent pas le maillot. Et il l’a bien fait comprendre dans les vestiaires. Il aura fallu que le LOSC soit défait sur sa pelouse contre Nice hier soir (0-2) pour que l’ancien entraîneur du Mans ose remettre certains cadres à leur place. Et si, finalement, il y avait bel et bien un gros problème au LOSC ?

« Il y a quelque chose de casser à Lille »

Symbole de la volonté de Claude Puel de vouloir donner sa chance aux nouvelles générations, le jeune Neal Maupay –âgé de seulement 16 ans, a refroidi le Grand Stade de Lille hier soir tout juste après avoir signé son premier but en tant que professionnel contre Evian la semaine précédente. De jeunes joueurs, Claude Puel en aura d’ailleurs lancé un grand nombre à Lille, lui qui aura tenu les rênes du club nordiste pendant plus de six ans. Mais c’est un tout autre technicien qui est aujourd’hui à la tête du LOSC, l’un des meilleurs entraîneurs français depuis longtemps. Rudi Garcia, nominé au poste de meilleur entraîneur mondial en 2011 par la FIFA, est celui qui aura permis au LOSC de se hisser au plus haut rang en décrochant le doubler Coupe-Championnat la même année. A deux reprises, l’homme qui aura fait ses débuts en tant qu’entraîneur à Corbeil aura poussé son équipe à participer à la plus prestigieuse des compétitions : la Ligue des Champions.

Sauf qu’avec des résultats en dents de scie et des prestations parfois outrageuses, le LOSC ne pointe qu’à la dixième place du championnat, à 5 points du nouveau quatrième, l’OGC Nice. Lille, qui se déplacera au Parc des Princes lors de la prochaine journée de Ligue 1, risque bien d’être complètement lâché. Comment expliquer les défaillances du club sur le plan sportif ? Qui faut-il donc pointer du doigt ? Les joueurs, l’entraîneur, le dirigeant ? Comme l’ont dit les présentateurs de Bein Sport hier lors de la diffusion du match, « il y a quelque chose de casser à Lille ». Mais qui va donc payer les pots cassés ?

« Il y en a qui vont aller en CFA ! »

Si les propos de Rudi Garcia en conférence de presse et devant les journalistes furent mesurés, le discours que l’entraîneur a tenu devant ses joueurs était électrique, si l’on en croit notre confrère L’Equipe : « Je sais bien que ce n'est pas bon de parler à chaud, mais demain, ce sera pire. Il est inadmissible que vous soyez aussi individualistes ! Il y a en a qui vont aller en CFA ! Il faut vous bouger, les jeunes aussi ! Ca ne se passera pas comme ça ! Il faut l'emporter à Plabennec et à Paris, on n'a pas d'autre choix ! ». Ces mots sont ceux d’un homme rempli de frustration et de colère, qui aurait certainement aimé pouvoir se soulager de son lourd fardeau depuis bien trop longtemps déjà.

Rudi Garcia trouve lui aussi ses joueurs apathiques, amorphes, sans motivation ni courage. Et c’est le constat que font toute la France et les spécialistes du sport depuis le début de la saison. Les cris des DVE qui ont scandé le nom de certaines gloires du LOSC partis vers d’autres cieux au cours des deux dernières saisons (Sow, Gervinho, Cabaye et bien-sûr Hazard) en disent long sur l’état d’esprit des supporters lillois à l’heure actuelle. Ils semblent dépassés. Ils ont en marre. Quant à la chanson « Michel Seydoux, qu'est-ce t'as fait, qu'est-ce t'as fait, des sous ? », elle risque de faire réfléchir les dirigeants lillois mais pourrait également assommer encore plus les rares joueurs volontaires que compte le LOSC aujourd’hui, les seuls qui sont susceptibles de l’aider à retrouver la lumière…